En France, nous sommes quelques 17 millions de jardiniers, soit le 1/3 de la population à tailler nos rosiers et entretenir nos petits bouts de terre qui, s’ils étaient mis bout à bout couvriraient un millions d’hectares.
Mais si le jardinage a gagné en popularité, la prudence reste de mise, surtout quand on utilise des outils mécaniques, coupants, de l’engrais ou des produits chimiques, sous le soleil et entourés de bêbêtes plus ou moins sympathiques ! 1/4 des accidents domestiques se déroule au jardin.
D’ailleurs, connaissez-vous les accidents les plus courants du jardin ?
Les coupures, les chutes, les empoisonnements. Alors est ce que jardiner sans se faire mal au dos, sans se faire des ampoules ou encore sans se faire piquer par des insectes est possible ? Bien sûr que oui !
A quelques jours du printemps, faisons un point sur les moyens de se prémunir des dangers du jardin.
Choisir la bonne tenue :
A – La tenue :
Hé oui ! Aimer jardiner, ça commence par une tenue adéquate. En effet, un bon équipement évite de se blesser et accessoirement de se salir.
Aujourd’hui, et les marques des vêtements de travail l’ont bien compris, les combinaisons traditionnelles et salopettes bleues qu’on a souvent décrié pour leur rigidité et leur manque de confort ont tendance à être remplacées par des tee-shirts qu’on peut porter au quotidien et des jeans de sécurité qui dissimulent les parties renforcées.
Des tenues « tendances » qui ont gagné en confort et légèreté sans sacrifier à la protection. Pour hommes comme pour femmes, elles sont devenues confortables, plus «stylées» et à des prix abordables.
On peut bien sûr être tenté d’enfiler simplement de vieux vêtements pour jardiner. Mais s’ils vous protègent des taches, ils ne vous mettent pas à l’abri des coupures, blessures, ou végétaux piquants.
Aussi, un tablier, une veste feront parfaitement l’affaire.
En coton ou en polyester ? Le 1er est une matière respirante, le 2nd une matière résistante. Or jardiner, surtout au soleil, est souvent une affaire de transpiration. Un mélange des deux matières afin de profiter du confort de l’un et de la résistance de l’autre reste à notre avis la solution à privilégier.
Concernant les chaussures de jardinage, privilégiez bien sûr des modèles en matière souple et résistante. Pour profiter d’un confort optimal et pour vous sentir bien à l’aise, choisissez des modèles imperméables et à y être faciles à nettoyer. Les modèles de bottes, ou de sabots, ne manquent pas.
Sachez enfin que les bottes en caoutchouc restent une des meilleures solutions pour se protéger des tiques dont une piqûre peut transmettre la malade de Lime. Enfiler le bas de votre pantalon dans vos chaussettes afin de couvrir intégralement votre peau.
B – Les accessoires :
Aussi incontournable qu’une paire de bottes ou de sécateurs, la paire de gants. Ampoules, échardes, irritations ou coupures sauront vous le rappeler. Bien choisis, les gants de travail en tissu plastifié et avec parties renforcées protègent efficacement les doigts et les mains.
Si la sécurité est un critère essentiel, les gants doivent également combiner confort et dextérité.
Idéalement, équipez-vous de 2 paires, une de gros gants pour tailler, couper, élaguer, et une paire de gants plus souples. Une paire de gants en cuir peut faire parfaitement l’affaire.
On pourra compléter la panoplie avec chapeau et lunettes. Le premier protègera efficacement des rayons du soleil votre visage et votre nuque en offrant une ombre protectrice et rafraîchissante. On veillera à ce que les secondes offrent une bonne protection contre les rayons UV.
En règle générale, on évitera de jardiner entre 11h et 15h, quand le soleil est au plus fort de la journée, à moins d’être à l’ombre. Soleil et chaleur sont à l’origine de nombreux malaises et insolations. Les lunettes protègent également des projections, que ce soit de produits chimiques ou de débris, échardes de bois…
Préparer les outils :
A – Des outils propres :
Outils à main, coupants ou à moteur nécessitent un entretien régulier. D’une pour leur garantir une certaine longévité, de deux, pour éviter la propagation de bactéries ou champignons vivant dans la terre et pouvant être source d’infections par coupures cutanées.
Les outils à mains comportent un manche. Il est toujours bon de vérifier les clous de fixation de votre binette, râteau ou pioche, de les resserrer ou de les changer si nécessaire.
B – Des outils qu’on maîtrise :
De même, assurez-vous d’avoir bien compris le manuel d’utilisation de votre machine.
Utiliser un outil de jardinage motorisé et tranchant comme une tondeuse, un coupe-bordure, une tronçonneuse, un taille-haie, etc… comporte toujours un risque. Un petit tour chez les assureurs suffit à montrer les dégâts que nos outils de jardin peuvent occasionner, blessures causées par les lames ou les projections de cailloux en tête.
On enlèvera donc au préalable pierres, jouets, tous les objets qui peuvent joncher la pelouse, avant de passer la tondeuse.
Si vous possédez un outil électrique (tondeuse, tronçonneuse, taille-haie, etc…) ne l’utilisez jamais s’il pleut ou si le sol est humide !
Pensez à vérifier que le circuit est fermé avant de brancher un outil électrique, et mettez-le hors tension dès que vous ne l’utilisez plus. Les conséquences d’une chute alors que l’élagueuse la tronçonneuse ou le taille-haie fonctionnent encore peuvent être catastrophiques…
Préférez d’ailleurs à ce sujet un petit escabeau à une échelle qui se stabilise mal.
Enfin, on vérifiera aussi régulièrement l’état du câble d’alimentation (attention à ne pas passer sur le fil de votre tondeuse électrique) afin d’éviter tout risque d’électrocution.
Si vous possédez un appareil thermique, pensez à faire son plein de carburant dans un lieu aéré afin d’éviter toute inflammation ou explosion accidentelle.
…et quelques conseils de bon sens : – Ne soulevez jamais une tondeuse en marche. – Ne débloquez jamais la lame de votre engin avec la main ou le pied. – Ne laissez jamais les enfants utiliser un engin tranchant. – Ne montez pas et ne descendez pas pour tondre un terrain en pente ; tondez-le plutôt de travers.
Bien sûr, après l’utilisation d’un outil, pensez bien à le ranger dans un endroit sécurisé.
Connaître les bons gestes pour jardiner :
Connaître les bonnes postures, c’est éviter douleur et fatigue, et c’est surtout préserver et conserver intact le plaisir du jardinage. On passe donc en revue les quelques gestes fondamentaux à acquérir sur le terrain :
A – Tailler :
>> On se met à la bonne hauteur, au besoin les jambes légèrement écartées et en gardant le dos droit. Les branches sont au sol ? On fléchit les jambes ! Ne taillez pas les bras tendus, pire, en l’air !
Vous allez vous fatiguer inutilement et la fatigue favorise les accidents. Gardez-les sous la hauteur des épaules et rapprochez-vous au mieux de la partie à tailler. Pour tailler en hauteur, n’oubliez pas, pas d’échelle instable, de chaise ou de tabouret. Un bon escabeau suffira.
>> Travailler le dos plié en deux(le lumbago n’est pas loin) / Etre trop loin de la zone à tailler / Tendre ses jambes.
B – Soulever une brouette, un sac de terre, bref, du lourd… :
>> Mieux on va répartir le poids moins l’effort sera pénible. Donc on fléchit les genoux et les bras en saisissant la brouette. Et quand on la relève, c’est tout logiquement les cuisses qui vont venir faire le travail.
Pour les sacs, ou un conteneur d’eau, on mettra un genou au sol avant de saisir le sac en le gardant près du corps. On se redresse en poussant sur ses jambes sans bouger le dos. Et on se félicite ; on a préservé ses vertèbres et ses lombaires…
>> Se pencher pour soulever un poids.
C – Planter :
>> Gardez le dos le plus droit possible. Mettez-vous face à votre travail et éviter les flexions et rotations du tronc. Pour les plus souples, vous pouvez reposer vos fesses sur les talons. Mais si vous vous accroupissez en posant un genou à terre, ça marche aussi…
>> Ne travaillez pas le dos cassé en deux, adoptez chaque fois que possible la position assise ou à genoux.
>> Travailler le dos plié en deux.
D – Râteler :
>> A nouveau, pour passer le râteau, le dos reste bien droit et l’outil près du corps.On préserve la région lombaire en évitant flexions et rotations, donc en faisant plus travailler les jambes que les bras. Et en gardant toujours le dos droit.
>> Ramenez le râteau vers vous en évitant les torsions et les flexions du tronc.
>> Tendre les jambes / Utiliser des manches à outils trop courts / Se positionner trop loin de la zone à travailler.
E – Bêcher :
Pied posé sur l’arrête de la bêche, on concentre toute sa force sur les jambes sans les tendre pour autant, ni travailler la terre courbé en avant et on enfonce la bêche en utilisant tout le poids de son corps.
>> On garde le dos bien droit. Ce sont les jambes qu’on plie, pas la colonne vertébrale…
>> Bêcher les jambes tendues/ Utiliser des manches à outils trop courts.
Les bons gestes, c’est aussi s’hydrater, faire des pauses, porter une ceinture lombaire pour des charges importantes, et s’arrêter aux signes de douleurs et/ou de fatigue. Restez à l’écoute de votre corps, et surtout de votre dos.
La liste des désagréments est longue quand on multiplie les mauvais gestes… Mal au dos, Tendinite, Sciatique, Lumbago, Tennis elbow, etc….
Jardinage et produits chimiques :
L’interdiction d’utiliser des pesticides dans les jardins depuis 2019 est une décision qui va dans le bon sens. Irritations cutanées, gênes respiratoires, maux de tête mais aussi convulsions, voire coma, les dangers liés à tous ces produits phytosanitaires étaient aussi réels que variés.
Toujours est-il que depuis 1 an, c’est 2.000 tonnes en moins d’insecticides, fongicides, acaricides et autres herbicides que nous n’injectons plus dans le sol. Et c’est tant mieux !
Car les produits phytosanitaires ont cette capacité de contaminer l’utilisateur et son entourage par un contact avec la peau comme par inhalation des vapeurs d’un produit même inodore, ou par ingestion. Les effets indésirables vont de la migraine, nausée, irritations cutanées…jusqu’au risque de cancer augmenté, voire de maladie neurologique, d’affaiblissement du système immunitaire, de perturber les régulations hormonales ou avoir des effets néfastes sur la reproduction…
Bon…en même temps, rien de tel qu’un petit spray pour se protéger des moustiques. Mais bio, le spray. On trouve aujourd’hui dans le commerce des anti-moustiques naturels, souvent à base d’extraits de citron vert et d’eucalyptus.
Jardinage : que faire en cas de blessures ?
Petit tour des principaux risques liés au jardinage :
A – Infection :
Avant l’utilisation d’outils pointus et/ou tranchants, vérifiez que vos vaccins sont à jour. Clostridium tetani, plus connu sous l’appellation tétanos vit dans le sol et le fumier et il peut rentrer dans l’organisme par la peau, à l’occasion d’une coupure ou d’une blessure. Petit rappel, le vaccin DTPolio se renouvelle tous les dix ans.
B – Coupure :
Si elle est superficielle, passer la plaie sous l’eau froide, laver au savon de Marseille, rincer abondamment. Si elle est profonde, rendez vous aux urgences, ou appeler les secours.
C – Ampoule :
En cas d’ampoule, poser un pansement qui fera office de seconde peau. Si elle est percée, la désinfecter avec un antiseptique sans alcool.
D – Inflammation :
Souvent le fait d’un travail et de gestes répétitifs. Masser la partie douloureuse avec un gel froid. Et attendre quelques jours avant de reprendre le jardinage.
E – Echarde :
Extraire l’épine avec une pince désinfectée au préalable et désinfecter la plaie à l’aide d’une compresse antiseptique.
F – Lumbago :
Souvent dû à une mauvaise posture, un bain chaud et cachet type Ibuprofène avant de s’allonger sauront atténuer les douleurs.
Et du coté des assurances ?
Sachez que tondeuses, riders, motoculteurs pourvus d’un siège sont soumis à l’obligation légale d’assurance. Ils doivent donc être assurés par le contrat auto.
Pour les tondeuses ou motoculteurs sans siège, non soumis à cette obligation, le contrat habitation couvre les dommages éventuels.